La théorie de l’attachement est une approche conceptuelle introduite à la fin de la seconde guerre mondiale par John Bowlby.

Elle me semble en outre très intéressante afin d’éclairer pourquoi, face aux questions de la séparation, de la solitude, du deuil, certaines personnes se sentent si démunies.

Le processus d’attachement, largement sous tendu par notre biologie, a essentiellement fonction adaptative et participe à la survie de l’espèce humaine. La fameuse expression utilisée par Donald W Winnicott, « Un bébé seul ça n’existe pas », exprime efficacement les débuts de la vie d’un homme.

Nous sommes dotés d’une disposition innée au social et selon John Bowlby, l’attachement relève d’un besoin primaire. Dans le processus d’attachement, la relation mère-enfant est primordiale. Elle participe en outre à l’installation de la capacité à être seul, du sentiment de sécurité interne, de l’estime de soi.

Le comportement maternel apporte apaisement à la détresse de l’être immature qu’est le bébé. Il peut aussi conduire à amplifier toutes les émotions. Joie et enthousiasme ou à l’inverse détresse et mal-être de l’enfant sont tributaires de la régulation parentale. La qualité de la construction du moi-peau et des enveloppes psychiques décrites par le psychanalyste Didier Anzieu en est durablement, voire irrémédiablement impactée. C’est-à-dire que notre relation à nous-même, à l’autre et au monde dépendent étroitement de ce qui se passe dans les premières années de la vie.

La grande campagne gouvernementale en cours, dite des « 1000 jours », réunissant une commission de 18 experts, confirme l’importance de ces moments et leurs influences sur le déroulement d’une vie.Voir :https://solidaritessante.gouv.fr/IMG/pdf/1000_jours_4_pages_2019_vweb.pdf

Heureusement, la plasticité cérébrale notamment, permet que nous ne soyons pas irrémédiablement enfermés dans le type d’attachement instauré. Autrement dit, nous pouvons participer à faire bouger les lignes. C’est l’un des buts de la psychothérapie.

Cependant, selon les cas, réaménager les choses peut prendre un peu de temps et il ne faut surtout pas se dire que cela est dû à notre incapacité personnelle.

Effectivement, des études de neurosciences affectives (Jaak Panksepp 1998) ont mis en évidence des mécanismes irrépressibles car mettant en jeu des zones automatiques de notre cerveau. Changer les automatismes de notre cerveau reptilien peut s’avérer fastidieux.

Notons aussi que d’autres chercheurs (Schore 2011) développent des hypothèses selon lesquelles la qualité des relations d’attachement durant la toute petite enfance, a des conséquences majeures sur le développement cérébral. Ainsi, le cerveau façonné durant la petite enfance peut se modifier. Cependant, pas en un claquement de doigt. Pour les personnes ayant des histoires de vie des plus complexes, il faut parfois de la patience.

Ceci dit, au cabinet, ce que je considère comme l’ingrédient le plus important est la qualité de l’alliance thérapeutique que nous établirons entre nous.

Car, si le cerveau est un organe puissant, le « cœur profond » (voir l’article « cohérence cardiaque dans https://psycho-lyonouest.fr/outils-aides) reste pour moi le chef d’orchestre. On retrouve en outre dans le taoïsme la notion d’un organe virtuel appelé le « Maître Cœur ».

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